Comment la SNCF a t-elle calculé cette augmentation de 500 euros mensuels en deux ans ? Nous lui avons posé la question, mais elle n’a pas répondu à nos demandes. L’une des hypothèses pour l’expliquer est qu’elle a pu agglomérer toutes les augmentations perçues par les chef·fes de bords depuis deux ans, sans que celles-ci ne soient forcément liées au conflit social de fin 2022 : franchissements normaux de paliers de la grille salariale, augmentations liées à l’inflation accordées à tous les cheminots et cheminotes, ainsi que la prime exceptionnelles de 400 euros, versée à toutes et tous en décembre dernier – une seconde prime de 400 euros est prévue pour mars. À ces sommes, les contrôleurs peuvent ajouter 60 euros mensuels supplémentaires, effectivement obtenus après à la grève de décembre 2022.

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« Je pars à 5 heures du matin de chez moi, je reviens le lendemain chez moi à minuit, raconte Denis. Puis je fais une triangulaire : je prends mon service à Marseille, ensuite je fais Marseille-Paris, Paris-Lyon ; on couche à Lyon et le lendemain on fait l’inverse. Avec des trains pleins. »

Si les horaires décalés lui ont permis quelquefois d’accompagner ses enfants à l’école le matin, il ne compte plus les anniversaires, les Noëls ratés. Il a même divorcé et estime que son « train de vie a beaucoup compté dans cette rupture ». Comme d’autres, il travaille 40 week-ends sur 52.