Je me suis aperçu hier soir qu’un ordinateur sur un réseau domestique relié à internet par une Freebox était par défaut accessible en IPv6 depuis internet. Pour parler en des termes plus concrets : il est possible d’ouvrir une connexion sur la machine depuis internet.

Par exemple, on peut faire un ping et ça répond. Ou on peut ouvrir une connexion SSH.

Il y a une option “activer le firewall IPv6” dans l’interface de configuration de la Freebox qui permet de bloquer le trafic IPv6 entrant mais cette option semble être désactivée par défaut (voir l’image). C’est un choix de Free que je trouve un peu cavalier car l’utilisateur à gros doigts se retrouve exposé sans le savoir, contrairement à l’IPv4 qui a l’effet secondaire bénéfique de cacher les appareils du réseau local tant qu’aucune redirection de port n’est configurée dans la NAT.

Je ne sais pas ce qu’il en est des box des autres FAI mais ça vaut le coup d’aller vérifier. Surtout si le réseau héberge des machines sous linux, lesquelles ont fréquemment un serveur SSH actif par défaut (qui, circonstance aggravante accepte souvent les connexions par mot de passe par défaut) ou s’il comporte des caméras IP à la sécurité douteuse (coucou le mot de passe admin en carton).

Pour relativiser toutefois : les machines du réseau local sont certes accessibles publiquement mais encore faut il connaître leur IPv6 pour pouvoir les atteindre. La découverte par la force brute est peu probable, étant donné la taille gigantesque de l’espace d’adresse IPv6 (il y a de l’ordre de 10^38 adresses possibles). Et même en connaissant les 8 premiers octets du préfixe (ce que le FAI attribue à son abonné), il reste encore les 8 derniers à découvrir, ce qui représente de l’ordre de 10^19 possibilités. A raison de 100 essais par seconde, il faudrait plus de trois milliards d’années pour les essayer toutes. Le plus gros risque à mon avis, c’est qu’un attaquant exploite des IPv6 qui auraient fuité par ailleurs, lors de l’attaque d’un service web grand public qui conserverait de telles infos dans ses bases de données ou dans ses logs, par exemple.

Pour savoir si vous êtes à risque, il vous faut :

  • connaître l’IPv6 d’un appareil du réseau à vérifier. C’est visible sur la page https://www.mon-ip.com/, vue depuis la machine considérée. C’est aussi visible depuis un terminal avec ipconfig /all sous windows ou ifconfig sous linux. Dans ce cas, ignorez les adresses de type “link-local” qui débutent par fe80::, celles-ci ne sont pas routables. Si la machine est publiquement accessible, elle aura plusieurs autres adresses dont les 8 premiers octets (c’est à dire, les quatre premiers mots séparés par deux-points) sont identiques. Prenez-en une parmi celles-là.
  • une machine sur un autre réseau, qui a une connexion IPv6 (c’est fréquent de nos jours). A défaut, vous pouvez connecter un ordinateur en wifi sur la connexion partagée d’un téléphone relié au réseau de données de l’opérateur mobile. Ca produira le même effet. Depuis cet ordinateur, tentez un ping avec l’adresse choisie plus haut. Si ça répond, la machine est accessible publiquement.
  • fendrax@jlai.luOP
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    8 months ago

    ça utilise des filtres avec IPv4

    Que veux-tu dire ? Le filtrage se fait en général sur le nom de domaine, pas sur l’IP. Je doute que tes filtres soient vraiment des listes d’IPv4 à bannir.

    • Syl@jlai.lu
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      8 months ago

      host file, qui assigne un nom de domaine à l’ip 0.0.0.0 rt donc bloque la résolution.

      • fendrax@jlai.luOP
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        8 months ago

        Cette technique marche aussi en ipv6. Je crois que l’équivalent consiste à mapper le domaine sur ::.

        D’ailleurs si ce n’est pas fait, le simple mapping vers 0.0.0.0 ne garantit le blocage que si tous les clients sont uniquement ipv4. Ça se fait rare de nos jours. Un client ipv6 continuerait à obtenir la vraie ipv6 du domaine.

        • Syl@jlai.lu
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          8 months ago

          Ouais certainement. Au final, je suis repassé en 4.