Tours - Avec tout ce qui s’était passé, nous étions un peu excités, c’est vrai. Mais les gendarmes sont arrivés comme des cow-boys. C’est un témoignage incriminant, forcément subjectif, que Sébastien, 52 ans, partage.
Il propulse dans les dernières heures du 30 juillet à Amboise (Indre-et-Loire). « C’était mon anniversaire », explique celui qui avait convié une vingtaine de proches sur la terrasse d’un bar à bières de La Boitardière. Une soirée entachée par des échauffourées avec des voyageurs du campement voisin, finalement réprimée par l’intervention des gendarmes.
###« La réaction des gendarmes a été disproportionnée »
Un mois et demi après les faits qui vont pousser deux de ses amis à être jugés fin septembre 2024 à Tours (1), Sébastien répète « le sentiment d’injustice » qui transpire de la scène. « C’est le monde à l’envers ! C’est moi qui ai appelé les gendarmes parce que nous sentions que cela pouvait basculer avec les gens du voyage. C’est moi, aussi, qui leur ai fait remarquer qu’ils avaient mis du temps à intervenir, mais on demandait juste de l’aide. Au final, leur réaction a été disproportionnée, avec l’usage d’un pistolet à impulsion électrique contre nous…»
Sur l’ambiance contestatrice et les conditions d’intervention de la patrouille du Psig d’Amboise, les versions s’affrontent. Les images, captées par plusieurs téléphones tendus dans l’assistance ainsi que par les caméras-piéton des militaires, devraient livrer sur ce point une part de vérité dans le prétoire.
###Un gendarme frappé au visage
Stéphane, lui, enfonce : « Mon ami R. est policier à la brigade anticriminalité de Blois, il a 35 ans de boîte, il s’est présenté aux gendarmes dès leur arrivée en disant qu’il était de la maison… », poursuit-il, confirmant les éléments partagés sur place.
Un geste brusque pour repousser l’un des trois intervenants est évoqué. Puis une étincelle, qui serait provenue d’un coup porté en plein visage d’un militaire par un convive excédé. L’homme en question, un artisan à la retraite, âgé d’une soixantaine d’années, a frappé lourdement. « Je n’ai pas compris et je ne m’explique toujours pas pourquoi. Lui non plus d’ailleurs », concède Sébastien.
En plus des trois gendarmes blessés, R. a également été touché au crâne, cogné selon son entourage « à coups de gazeuse ». Le 26 septembre, il aura le statut de prévenu. Devant le tribunal correctionnel, les deux mis en cause encourent jusqu’à sept ans de prison.
Julien Coquet
(1) Pour « violences aggravées » et « outrages ». Un troisième est convoqué par la justice mi-mars 2025 pour s’expliquer d’outrages sur personne dépositaire de l’autorité publique.